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    Un nouveau terrain de jeu Empty Un nouveau terrain de jeu

    Sam 30 Mai - 18:17

    Un nouveau terrain de jeu

    Il était une fois...

    Je contemplais avec une certaine fascination mes mains gantées emplies de sang. Puis d'un geste brusque, je les replongeais dans les entrailles de ce corps froid et sans âme. Aujourd'hui était une journée plutôt calme pour moi. Cette bourgade ne m'offrait pas vraiment de distraction tant sa population était sage et peu intéressante. Je passais le plus clair de mon temps à remplir de la paperasse qu'à effectuer mon fabuleux métier de boucher. Mais cela avait de bien que j'avais tout le temps nécessaire pour aller étudier le corps humain sous toutes ses formes à la morgue. La plupart des corps que j'étudiais étaient ceux de personnes sans famille, sans histoire, qu'aucune mère ou femme ne viendrait réclamer.
    Fabuleux. Fascinant. L'objet de mes expérimentations était fabuleux. D'un rapide coup de main, j'attrape un stylo avant de noter mes observations sur ce carnet où l'on ne distinguait plus la feuille des abats qui s'étaient échoués sur cette plage de papier blanc. Mais moi je savais déchiffrer ces symboles qui formaient des mots.

    Un raclement de gorge me sorti de mes entrailles d'où je cherchais à comprendre l'effet de la digestion post mortem. Je relève la tête, laissant mes yeux croiser ceux du trouble fête. Enfin, de la trouble fête. Sous mon masque naquit un sourire qui se refléta à peine dans mes yeux. Théâtralement, je sortis les mains du ventre de ce pauvre bougre mort d'une crise cardiaque. Je les levais de sorte à ce que le sang ne goutte pas sur le sol. Ah, j'avais fière allure dans ma belle tunique verte. Le tablier qui la recouvrait me donnait des airs de boucher et je devais avouer que la comparaison m'amusait quelque peu. Le visage familier qui venait de m'interrompre grimaça un peu devant le carnage qui se présentait sur la table d'autopsie avant de soupirer doucement. Mon regard détaillait chacun de ses traits comme si mon esprit désirait les mémoriser pour toujours, peignant dans ma mémoire un tableau digne des plus grands maitres. Il en devenait doux, chose qui me dérangeais quelque peu. J'aimais à garder une expression détachée et froide. Avoir mon regard qui devenait ainsi le reflet de mon âme ne me plaisais guère.

    "Encore à malmener les morts" commença-t-elle dans un long soupire las. Elle me faisait la remarque à chaque fois que j'avais l'audace de profaner un corps de mes expériences jugées malsaines. Elle me houspillait comme si j'étais un gamin qui venait de faire une bêtise. Je haussais simplement les épaules, me donnant un air encore plus coupable qu'il ne l'était déjà. "Tu as un nouveau patient" continua-t-elle en me tendant quelques feuilles emprisonnées sur l'une de ces plaquettes en plastique transparent qui nous donnait tout de suite des airs sérieux. Elle se ravisa un instant en voyant l'état de mes gants. Je soupirais en consentant à les enlever, signant ainsi la fin de mes recherches sur ce sujet, pour le moment. Les gants de latex, me remontant jusqu'aux coudes, claquèrent lorsque je les retirais. Je pus également retirer ce masque sous lequel j'étouffais. Puis je pris de mes grandes mains fines ce qu'elle me tendait pour examiner un peu ce que l'on me demandait. Je restais impassible. Il n'y avait rien de bien amusant dans tout cela. C'était un classique.
    Et bien, je n'avais plus qu'à refermer et ranger ce corps. "Tu me laisses dix minutes ?" demandais-je tout en me rééquipant et en m'affairant. Elle me lança un regard très clairement courroucé avant de lancer : "Je ne suis pas ta secrétaire !" Ma seule amie reposa avec violence le dossier du patient qui claqua sur la table de fer avant de s'en aller vaquer à ses occupations. Je haussais de nouveau les épaules tout en reportant mon attention sur ma tache actuelle.

    J'avais l'habitude de recoudre, même s'il était évidant que je faisais ça comme un charcutier actuellement. Une fois toutes les tripes retournées dans le corps et le corps retourné dans la housse qui elle même était rentrée dans son casier, je me débarrassais des gants et du masque tout en oubliant pas de me dévêtir de mon beau tablier de boucher. Je retrouvais alors une tenue à peu près normale. Enfin, aussi normale puisse-t-elle être pour un médecin.

    Vêtu de ma longue blouse blanche, les pensées ailleurs, je déambulais dans l'hôpital sous les regards intrigués de mes collègues. Avais-je oublié un morceau de... En effet. Trônant fièrement sur ma poitrine, un morceau de ce pauvre homme s'attachait comme si sa vie d'abat en dépendait. Rentrant en vitesse dans la salle de repos, je me débarrassais du morceau de viande. Je soupirais avant de me servir une tasse d'un thé assurément très cher provenant directement d'Angleterre. Un coup d'oeil à ma montre m'indique que j'ai encore le temps de flâner un peu. Aussi, je m’appuie sur le plan de travail tout en sirotant mon thé. Je m'amusais à regarder mes collègues vaquer à leurs occupations. Quelques bonjours volaient par-ci, par là. Certains regardaient avec dégoût le petit carnet taché de sang que je tenais à présent dans ma main. Parfois, je me demandais bien pourquoi on me gardait encore ici, au vu de mes transgressions évidentes. Je souris pour moi même. J'allais sûrement encore écoper d'un rappel à l'ordre de la part de mon chef de service. Et cela faisait quoi... Même pas trois mois que j'étais là ?

    Ou alors mes compétences de chirurgien assez talentueux les intéressait. Bien qu'ils aient déjà ce profil là en la personne de Carlisle Cullen. Tien, avais-je déjà entendu ce nom quelque part ? Sûrement au détour d'une conversation. Ce médecin était assez apprécié, surtout de la gent féminine, ce qui n'était pas mon cas. Etais-je perçu comme un monstre aux yeux de tous les employés de cet hôpital ? A l'exception fait de ma seule amie. Penser à ce terme me paraissais assez étrange.
    Alors que les va et vient avaient cessés depuis bien dix minutes, la porte s'ouvrit de nouveau. Ne relevant pas la tête de mes notes, toujours ma tasse en main, je lançais une salutation bien distraite à la personne qui arrivait.
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    Forks. Long time no see, comme on dirait à Londres. Un autre endroit où je n'ai pas mis les pieds depuis bien des années, la dernière fois ayant été pour ramener Alistair à Forks avec un demi-consentement à peine de sa part. Depuis la fenêtre de mon bureau, j'observe la ville en contre-bas, me demandant ce que les derniers évènements ont eu comme impact sur les gens d'ici, et ce qui s'est passé durant cette année et demi où nous avons quitté la ville contre notre gré. C'est une sensation étrange, où tout semble si familier et si différent à la fois. On ne parlera pas de l'étrangeté qui fait qu'on semble avoir un peu trop bien accepté mon retour parmi ces murs, sans se poser de questions sur ce que j'ai pu faire de cette année sabbatique imprévue pour laquelle je n'ai pas pu même prévenir d'un congé comme il aurait du se devoir.

    Le choc, à dire vrai, a été d'entendre parler de cette épidémie que je n'ai vraisemblablement pas vue passer. Une épidémie que j'ai d'abord pris comme autant de mots de politiques désireux d'effrayer les gens au moment de l'hiver, "restez chez vous, n'approchez pas de votre voisin à moins de dix mètres, parlez vous derrière des vitres comme au parloir" et j'en passe. En tant que médecin, ces trois derniers siècles, j'en ai connues de celles là.
    Si je néglige ainsi les pandémies? J'ai connu la grippe espagnole, ainsi que la peste noire à Marseille, pour ne citer que celles-là, et je tiens à dire que la grippe saisonnière est bien loin de ces chiffres, quand à la grippe aviaire, j'attends encore de la voir contaminer un seul être humain...

    Bref, nous parlions de la dernière pandémie. En vérité, j'ai appris en feuilletant ce qu'Internet trouvais à dire sur le sujet que celle-ci a bien été au niveau des plus graves pandémies connues à ce jour. Arrivée, étendue et résorbée, le tout en une année? De quoi me faire tiquer suffisamment pour que j'observe plus en détail les dates des articles postés sur Google. 2022? 2024? En quelle année sommes-nous exactement?

    L'idée, à ce moment là, est de trouver un journal. C'est un peu cliché, presque digne d'un mauvais épisode de "Demain à la Une". Mais ça a le mérite d'être efficace. Je verrouille donc la session de mon ordinateur avant de sortir de mon bureau, profitant du calme apparent dans les couloirs pour rejoindre la salle de pause. Y entrant, j'aperçois un homme inconnu qui me salue brièvement sans sortir le nez de sa tasse de ... thé, à l'odeur. Un anglais? Probable. Essayez de faire boire du thé à des américains. Je me désintéresse d'abord de lui pour attraper le journal sur la table, jetant un œil rapide à la Une jusqu'à trouver la date du jour. 2027? Malgré ma nature, heureusement qu'il y a une chaise derrière moi pour me rattraper. Si je l'avais vue venir, celle-là... la question qui reste à se demander est comment cela se fait-il qu'il y ai un décalage de sept ans entre le calendrier de Blackstone et celui-ci? Le temps s'y écoulait-il plus lentement? Les sorcières se sont-elles trompé de date en nous renvoyant? La première question serait de se demander pourquoi et comment nous sommes revenus au point de départ... à 9années près.

    Mon regard doré accroche finalement celui de l'homme au thé, mon léger moment de faiblesse n'ayant certainement pas du passer inaperçu à ses yeux, s'il est le médecin que je pense qu'il est. Neuf années... et personne pour s'inquiéter que je n'ai pas changé? Je crois que nous devrions songer à faire nos bagages avant qu'on ne commence réellement à se poser des questions à notre sujet... enfin, les questions viendront plus tard, quand je ne serait plus en service, à même d'être appelé à tout moment pour une urgence.

    "Je n'ai pas encore eu le loisir de vous rencontrer Docteur...?"



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    Jeu 11 Juin - 20:49

    Un nouveau terrain de jeu

    Il était une fois...

    Le corps humain était une fabuleuse mécanique bien huilée. Mais parfois, un grain de sable venait s’immiscer dans cette belle mécanique d'horloger. La faiblesse était le talon d'Achille des humains. Il leur suffisait d'un infime sentiment déstabilisant et voilà que l'horloge se mettait à dérailler. Assurément, je n'avais pas perdu une miette de la scène qui s'était déroulée devant moi. Et j'avais également eu cette même réaction lorsque j'avais appris pour le monde. Pas qu'autrui m'intéresse, mais savoir que j'avais perdu presque dix ans de ma vie ne m'enchantais guère. Mon regard inquisiteur s'était posé sur ce nouvel arrivant. Un homme que l'on pouvait qualifier de beau avec néanmoins ce regard atypique qui m'en disais long sur sa réelle nature. Je repose tranquillement ma tasse et range le carnet empourpré dans la poche de ma blouse. D'un geste de la tête, je montre la théière d'où s'échappait un magnifique parfum d'Earl Grey. Tout amateur n'étant pas américain saurait reconnaitre la richesse de cet arôme exquis qu'il convenait de déguster avec grande passion, appréciant chaque goût qui venait s'échouer sur les papilles, les laissant danser dans une valser indescriptible. Certains associaient des couleurs aux notes de musique, j'entendais une musique parfaite lorsque je dégustais mon thé avec délicatesse. "L'Earl Grey a de fantastique qu'il sait remettre d'aplomb la fine mécanique du corps" lançais-je, ne m'attendant pas à ce qu'il comprenne un mot. Il y avait parfois des humains brillants avec qui discuter était une aventure. Puis il y avait l'écrasante majorité qui n'était qu’ennui et stagnation. Ouroboros était le fil de leurs conversations tant elles tournaient en rond. Jamais ils ne s'intéressaient au monde et préféraient rester cantonner à leur petit cercle d'habitudes réconfortant. Etait-il de ces conteurs d'ennui ou saurait-il ralentir le sable du temps qui s'écoulait, relatif à chacun ?

    Un fin sourire nait sur mes lèvres, narquois. Il était bien présomptueux de me qualifier de docteur. Je n'avais de cela que le titre. Mes actes se rapprochaient bien plus d'un boucher, ou de Jack l’Éventreur si l'on voulait pousser la comparaison un peu trop loin. "C'est une bien grosse erreur que de m'appeler Docteur..." dis-je en laissant planer mes mots. J'appréciais tout particulièrement prononcer de belles phrases même si cela me donnait un air orgueilleux et très châtelain. Enfin, mon accent seul suffisait à trahir mes origines anglaises un peu nobles. "Mon métier se rapproche bien plus de celui d'un boucher," continuais-je sur le même ton amusé. Je me redressais, m'approchant du médecin assit. Je lui tendis ma grande et blanche main droite en signe de politesse. "Docteur Arthur Cavendish, comme la société aime à appeler ainsi les chirurgiens. Et êtes vous de ces charcutiers du corps humain ?" finis-je en laissant trainer un accent cynique. Je n'étais pas sociable habituellement. Mais il n'en demeurait pas moins que j'étais poli, cultivé et que j'avais des manières. "Les nouvelles du monde sont-elles si horribles ?" lançais-je finalement après un instant de silence. La curiosité était bien une chose que j'appréciais et il me taraudait de savoir ce qui avait tourmenté ce médecin à l'allure pourtant inébranlable.
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    Jeu 18 Juin - 23:16





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    Je l'écoute d'une oreille distraite alors qu'il évoque le thé et ses vertus. Ça, conjugué à un accent difficile à dissimuler, me convainc que je suis face à l'un de mes compatriotes anglais. Une question que je ne vais pas longtemps laisser en suspens, d'ailleurs.

    "Anglais, n'est-ce pas?"

    Alors que je présume qu'il est docteur - un soupçon aidé par l'endroit et la tenue -, il me contredit aussitôt, affirmant qu'il est plus boucher qu'autre chose. Boucher? Il m'interpelle, réveillant mon esprit d'autres pensées plus perturbées. Il sera toujours temps de s'interroger sur ce problème de date à un autre moment. Quand j'aurai pu en parler avec Esmée, déjà.

    L'homme finit par me donner son identité, avouant finalement être médecin, et  même chirurgien. Un collègue donc, comme je le présumais. A l'attitude assez intrigante, je dois dire. Je serre la main qu'il me tend, me présentant à mon tour.

    "Docteur Carlisle Cullen, et effectivement, je suis chirurgien. Disons que j'offre mes services à l'hôpital le temps de régler quelques affaires d'ordre privé. Je ne pense pas rester longtemps."

    Et effectivement, il me fait remarquer assez vite avoir noté le changement dans mon attitude à la découverte de ce problème de datation que j'avais placé en second plan jusqu'à ce qu'il en reparle.

    "Disons plutôt que je n'avais pas pris conscience d'avoir quitté la ville aussi longtemps. On faisait moins attention aux dates, là où je me trouvais."

    Une excuse qui reste valable. Il est de notoriété publique à Forks que j'ai plus d'une fois offert mes services pour des missions humanitaires et autres besoins de nécessité. Le fin fond de l'Amazonie me semble un prétexte valable.



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    Un nouveau terrain de jeu

    Il était une fois...

    Sa peau est froide, mortellement froide. je lève un sourcil intrigué avant de sourire poliment. C'est bien ce que je pensais, il n'était pas ce qu'il semblait être. Il était bien plus que cela. Cependant, je n'arrivais pas à mettre des mots sur ce qu'il pouvait bien être. J'avais croise des vampires, mais tous possédaient ces iris d'un carmin profond, j'avais donc envie d'exclure cette hypothèse de mes propositions. Laissant mes pensées de côté, je répondis rapidement à sa première question, ne cherchant même pas à dissimuler mon fort accent. A quoi bon cacher ses origines ? J'en étais fier, et comme tout anglais qui se respectais, je prenais un malin plaisir à le montrer. "Et bien, mon accent m'a trahit" dis-je dans un demi-rire forcé. Je n'étais pas doué pour feindre les émotions, surtout celles que je n'éprouvais pas.
    Mes mains retrouvèrent leur place d'origine : les poches de ma blouse. J'affichais ainsi un air plus décontracté bien que tout mon esprit était focalisé sur la créature qu'il était réellement. Lui aussi semble interpellé par mes dires cyniques. Il était évident qu'il allait réagir ainsi. Les Hommes étaient curieux de comprendre ce qui leur était inhabituel. J'avais un léger sourire collé au visage, très désagréable à porté mais nécessaire pour respecter cette étiquette. D'ordinaire, je ne faisais pas tant d'efforts, mais cet homme m'intriguais tant que je n'avais guère envie de le voir fuir devant mon air morne et désintéressé.

    La discussion filait de bon train, banale, sans saveur, ou presque. Il n'était pas de ceux qui ralentissaient les sables du temps, du moins, pas assez pour que mon esprit ne s'ennuya pas très vite. Ainsi il était le fameux docteur Cullen qui avait travaillé sur cette aberration qu'était le sang synthétique. Enfin, aberration, pas vraiment. Car en terme de recherches et de médecine, c'était une grande avancée. Cela permettrait de sauver bien plus de vie qu'avec le don du sang. Les donneurs étaient de plus en plus rare. Non, ce qui était stupide c'était l'usage qu'ils semblaient vouloir en faire : se nourrir.
    Mon regard s'illumina. J'avais ma solution. Il était un vampire. Information futile mais qui avait son importance pour savoir à quoi je faisais face. Ce qui était étrange, par contre, c'était ce regard doré qui ne correspondait absolument pas à ceux des vampires que j'avais croisé. "Forks vous a-t-elle a ce point ennuyée ? Pourtant, elle possède un charme et une météo qu'elle n'a a envier à aucune autre ville" dis-je dans une points d'humour cynique. Cette ville était à mourir d'ennui. Son seul avantage était que je pouvais être tranquille tant la population molle et sans intérêt ne nécessitait pas d'interventions d'urgence. "Ma foi, c'est une chose que je comprends. Lorsque l'on est passionné par un sujet, le temps file sans qu'on le remarque". Surtout lorsque l'on était dans une ville-prison créée par un fou mégalomane. Enfin bon, ce qui était arrivé était arrivé, on ne pouvait malheureusement pas changer ça. Et je ne pourrais jamais récupérer mes neuf années de vies perdues.

    J'avais cette envie de le titiller un peu. Simple curiosité malsaine de ma part. Je pris un air intéressé et pris place sur une chaise face à la table. J'avais complètement abandonné mon breuvage saint qui étaient en train de perdre tout son arôme si subtil. Mais cela avait si peu d'importance face à cette personne devenue soudainement intéressante. "Dites moi, que pensez vous de... ces révélations ?" demandai-je en prenant bien soin de choisir mes mots. A coup sûr qu'il allait tiquer. Peut-être même que cela le mettrait mal à l'aise. Et il y avait de quoi. Un vampire à l'hôpital, autant lâcher un loup dans une bergerie. "Toutes ces créatures tout droit sorties des pires fantasmes de ces auteurs perdus... Et moi qui croyais que les vampires n'étaient qu'un fantasme de femmes esseulées." Je ris doucement, laissant mon regard brillant d'intérêt se poser sur le docteur Cullen. Peut-être que finalement la surprise n'allait pas l'envahir et qu'il prendrait la discussion le plus naturel du monde.
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    Il suppose que c'est son accent qui l'a trahit, au sujet de sa nationalité. En partie, oui. Je dois dire que rares sont les occasions où j'entends un tel accent depuis notre installation aux Etats-Unis. Un accent que je possédais jadis, mais que j'ai perdu depuis bien des décennies. On a tendance à attraper l'accent qu'on entend le plus. Une règle dont Dmitri semble être l'exception, d'ailleurs. Cet homme a une capacité assez intrigante à user de son accent à loisir... tantôt quasi absent, tantôt donnant l'impression qu'il vient de quitter la Russie Impériale...

    "Effectivement. Bien que votre intérêt pour l'Earl Grey ai également été un indice plus que probant. Les Américains peinent à connaitre la différence entre du thé et une tisane. Alors ils privilégient le café."

    L'homme replace ses mains dans ses poches, semblant mimer une pose décontractée qui ne lui semble pas naturelle. Pour ma part, le choc passé, je me relève de mon siège pour m'approcher de la fenêtre, observant la météo dont il parle en connaissance de cause. Le sourire amusé qui me vient à ce moment là n'est pas feint, bien au contraire. Nombreux sont ceux à penser que "venir se perdre dans un trou à rats pareil est une folie profonde", fin de citation.

    "Je pensais revenir m'établir ici quelques années, après mon départ. Je me rend compte avec satisfaction que cet hôpital n'a pas besoin de ma présence pour fonctionner comme il se doit. Cela dit, il y a d'autres hôpitaux qui ont besoin d'un chirurgien... et de préférence au soleil."

    Je me permet un rire léger devant une telle plaisanterie. Le soleil ne me va malheureusement pas vraiment au teint. Mais il y a d'autres régions des États-Unis tout aussi pluvieuses que Forks, il suffit juste d'éviter de clamer haut et fort quitter une région pluvieuse pour une autre.
    En réponse à son commentaire concernant le temps et la vitesse à laquelle il passe lorsqu’on se trouve bien occupé, je me contente d'incliner la tête en réponse, malgré le fait que j'aurai préféré que là soit la véritable raison de ce temps perdu. En vérité? Hormis qu'il soit perdu...

    Je reste d'abord perplexe lorsqu'il me parle de "révélation", quittant la proximité de la fenêtre pour venir le rejoindre à table lorsqu'il parle de vampires. Pour sur que ses paroles m'intéressent. Il était inconcevable que les humains ayant connu Blackstone à notre instar oublient si facilement ce qu'ils ont pu y entrevoir sur notre monde... d'autant plus que certains des nôtres ont rapidement oublié l'idée de se cacher à la vue de gens qu'ils pensaient de toute manière condamnés.

    "J'en pense que cela explique certaines choses. Bien que le scientifique que je suis peine à admettre la réalité de ces... personnes? Créatures? Comment devrions-nous les qualifier?"

    Bon acteur? Cela fait trois siècles et demi que je rejoue cette scène. Je ne suis pas au premier patient découvert mort ou vif avec une plaie béante à la gorge...



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    Mar 21 Juil - 22:19

    Un nouveau terrain de jeu

    Il était une fois...

    Je fus presque déçu de sa retenue sans failles. Mais je gardais la face, affichant toujours ce sourire poli mais feint. Je n'avais pas l'habitude d'exécuter une telle grimace et cela relevait de la prouesse pour mes pauvres muscles faciaux. Ce qui m'étonnais le plus, c'était la façon dont il avait de parler de ses semblables. A n'en point douter qu'il était fort, très fort pour se prendre au jeu de l'humanité. Je me redressais sur ma chaise, prenant soudainement un air plus intéressé encore. Parler de la pluie et du beau temps avait quelque chose de fade. Mais l'intérêt que venait de me procurer le docteur Cullen était immense. Je voulais savoir jusqu'où je pouvais l'éprouver psychologiquement. Car tout bon acteur avait sa faille et il existait toujours une faille dans un mensonge.

    Psychopathe ? Moi ? S'il vous plait, les gens confondent souvent ces deux termes mais je préfère tout de même que l'on me qualifie de sociopathe. Un coup d'oeil à ma montre m'indique qu'il me reste peu de temps avant de devoir aller charcuter un humain tout à fait normal. Je soupire doucement d'imaginer devoir interrompre mon petit divertissement si vite. Cette ville était fabuleusement ennuyeuse, il fallait bien que je trouve de quoi me divertir de temps en temps. Et trouver un vampire au sein d'un hôpital était la plus belle chose qui me soit arrivée depuis. Je croisais mes deux mains tout en reprenant un air sérieux. "Des monstres ?" Je fis une légère pause : "Je pense que l'on peut les qualifier ainsi. Bien que l'Homme soit un monstre à sa manière, avoir de réels monstres débarquer et ôter la vie ainsi..." Je pris le temps de laisser la réflexion s'installer, après tout, si l'on réfléchissait bien, il ne s'agissait là que de l'ordre naturel des choses. "Quoi que, l'humain aura enfin un prédateur naturel, ça n'est pas plus mal." Je haussais les épaules, peu intéressé et décontracté. "Mais je n'arrive moi même pas à expliquer leur existence. Puis le fait qu'ils se dévoilent soudainement, comme si une mouche les avait piqué. Ce qui m'intrigue le plus, c'est tout ce qui s'est passé dernièrement. Des tas de gens disparus, envolés, laissés pour morts, qui reviennent comme par magie." Je laisse encore une courte pause avant d'enchainer :"Si vous voulez mon avis, nous ne vivons plus dans le monde des Hommes et ça n'est qu'une question de temps avant que notre espèce ne s'éteigne."

    Mon air est sérieux, comme si la nouvelle de mes dernières paroles m'avait profondément affecté. Que l'humaine disparaisse ou non, je m'en fichais pas mal. Il ne m'avait pas encore assez impressionné pour que je lui porte plus d'intérêt. Je laissais mon regard plonger dans le vide. Puis je lançais ma dernière tirade, théâtrale : "Et dire que depuis tout ce temps, ils étaient là, parmi nous? Je n'ose même pas imaginer croiser un vampire ici, à l'hôpital... Cela expliquerait peut-être les manquements dans les réserves de sang." Je fis mine de réfléchir un instant puis reposais mon regard sur le docteur Cullen. "Qui peut me dire si je ne suis pas en présence d'une de ces créatures actuellement ?" j'eus un léger sourire, comme pour discréditer ma question à l'apparence complètement stupide. "Stupide idée, n'est-ce pas ?" finis-je par dire dans un petit rire.
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    Je respecte la vie humaine et mon serment d'Hypocrate est toujours valable après toutes ces années, mais je ne rejoins pas Arthur sur ce point. A mes yeux, même les sanguinaires ne sont pas des monstres. Car pour moi, un monstre est celui qui est capable de commettre les pires atrocités, surtout envers sa propre espèce. Un pédophile est donc plus un monstre que la plupart des sanguinaires, qui tuent pour survivre, et assez rapidement pour éviter une trop grande souffrance à leurs victimes. Bien sur que nous avons nos exceptions, et normalement, les Volturis sont là pour les gérer. Quand ils ne sont pas occupés à faire du zèle envers ceux qui ne leur ont rien fait. Rancunier? Légèrement.

    "Je pense que ce que l'Homme appelle "monstre" est bien souvent ce dont il ne peut expliquer l'existence. Si l'on se réfère aux légendes, c'est effrayant, certes, mais j'imagine qu'il y a de pires monstres derrière les barreaux de nos prisons fédérales. Enfin, vous êtes légiste, j'imagine que vous avez vu plus d'horreurs que moi dans votre métier."

    Si je pense que, malgré sa décontraction et son détachement apparents, la peur lui fait exagérer la situation? Légèrement. Il y a sept milliards d'êtres humains sur Terre, bien plus que cette planète ne peut en supporter, d'ailleurs. Je m'inquièterai du Rhinocéros Blanc du Nord et de ses deux derniers représentants avant de m'inquiéter pour l'Humanité.

    "Je vous avoue ignorer ce qui a poussé ces gens à soudainement sortir de la clandestinité. Ou s'il s'agit d'une mauvaise chose pour nous ou pour eux... Hollywood a produit bien assez de films à ce sujet pour se dire que celui des deux camps qui se trouve être en danger n'est pas l'humanité."

    Je crois en la capacité d'adaptation des humains. Ou plutôt en leur capacité d'adapter la situation à leur avantage. Après tout, il y a des millénaires qu'ils ont peuplé puis colonisé cette planète, la façonnant à leur image plutôt que d'accepter de s'adapter à la sienne. Ce en quoi je crois moins, c'est en leur capacité d'acceptation. L'homme craint tout ce qu'il ne connait pas, et quand il a peur, il devient violent. J'ignore pourquoi ces vampires ont décidé de se montrer en plein jour, mais, passez moi l'expression, j'appelle ça une connerie profonde.

    "Possible. Ou bien les infirmières du bloc opératoire ne pensent pas à noter le nombre exact de poches utilisées lors d'une intervention. Je suis le premier à ne pas regarder à la dépense quand cela peut sauver une vie."

    S'il espère me déstabiliser avec sa question, somme toute plus que suspicieuse? Pour être honnête, il a l'air de savoir de quoi il cause. Mais, tant qu'il ne me le dira pas directement, je choisirai de faire la sourde oreille au pot autour duquel il tourne.

    "Je pourrai fort bien vous retourner la question. Mais est-ce en devenant suspicieux les uns envers les autres que nous ferons front commun face à quelque menace que ce soit?"



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