« Je sais qui tu es. Une peau si claire, rougie par le sang qui coule dans tes veines. Un parfum si particulier : appétissant mais pas assez pour perdre le contrôle. Plus belle que n’importe quel vampire. A demi-mortelle, à demi-immortelle. J’ai déjà entendu parler de toi. Tu es Renesmée Cullen ; la fille de Isabella et Edward Cullen, la petite protégée du clan Cullen. Ta mère était encore humaine alors qu’elle est tombée enceinte de ton père, d’ores et déjà un vampire depuis des décennies. Moitié humaine, moitié vampire ; c’est fascinant ! Je me demande comment cela peut-être possible. En tant d’années de vie, jamais je n’avais entendu ça. C’était il y a combien de temps ? 10 ans ? 20 ans ?

J’ai entendu dire que ton père ne voulait pas de toi. Il craignait que tu sois un démon, que ton existence achève la vie de l’amour de sa vie. Un vampire amoureux d’une humaine. Rien ne valait plus que la vie de celle qu’il aimait. Je me demande quel serait son choix aujourd’hui : Isabella ou toi ? Quel dilemme excitant ne trouves-tu pas ?

Ton existence aurait pu rester cachée si Irina ne t’avait pas aperçue dans la forêt arborant des traits enfantins tandis que tu n’étais âgée que de quelques semaines. Un enfant immortel a-t-elle dit. Mais quelle idiote était-elle ! Si elle s’était approchée un peu plus de toi, elle aurait entendu ton cœur battre dans ta poitrine. Mais pourquoi se serait-elle avancée, elle qui pouvait enfin venger la mort de son amant ? Alors, elle a informé les Volturi de ce qu’elle avait vu. Nos lois sont claires : les enfants immortels sont incapables de se contrôler et, par conséquent, sont interdits depuis déjà bien longtemps. Dès lors qu’Irina t’as aperçu, toi et ta famille avez été condamnés. C’est là que les rumeurs de ton existence se sont répandues ; mais elles étaient confuses. Ta famille a parcouru le monde pour trouver des partisans et prouver aux Volturi que tu n’étais pas un vampire tandis que les Volturi rassemblaient leurs alliés pour vous détruire. Où était la vérité ? Etais-tu un vampire ? Que pouvais-tu être d’autre ?

Et pendant ce temps, tu as continué de grandir. Certains disent qu’on pouvait te voir changer de jour en jour. Quand les Volturi vous ont fait face, tu n’avais que quelques mois mais tu semblais bien plus âgée. On dit que tu te tenais aux côtés d’un loup. Des métamorphes au milieu de vampires ; c’est incroyable comme ton histoire rend l’impossible possible. Tu t’es présentée à Aro et, avant qu’il ne puisse prendre ta main et lire en toi, tu as touché son visage. Tu as posé ta main sur son visage et il a tout vu : la grossesse, l’accouchement, ce lien étrange entre le métamorphe et toi, ton développement ahurissant, tout. Tu n’étais un vampire, tu n’étais pas humaine.
Ils te déclarèrent inoffensive et laissèrent la vie sauve à toi, à ta famille et à tous ceux qui avaient osé se tenir aux côtés des Cullen alors qu’ils risquaient l’exécution. Tu sais, je peine à comprendre comment cela est possible. Je veux dire, tout le monde sait que ce face à face était l’occasion pour Aro de décimer votre clan et d’obtenir certains membres de ta famille à ses côtés. Pourquoi n’a-t-il pas agit ? Ils étaient bien plus nombreux que vous, ils auraient gagné. Je crois savoir qu’il a vu quelque chose dans l’esprit de ce vampire qui voit l’avenir : Alice. Qu’a-t-il vu ? Peu importe. Le fait est que lui et ses partisans sont partis.

Et maintenant tu es là, face à moi, des années plus tard. Tu es ici, à Blackstone. Ils disent que tu es inoffensive mais tu es ici, avec nous ; et je peux sentir la pression de ton sang contre tes veines. Je pourrais facilement résister à son odeur mais… je me demande si… »

Il se stoppa dans son long discours remplit d’excitation et toute son énergie se canalisa. Sa main s’approcha de mon visage et dégagea mes cheveux de mon épaule droite pour mieux voir ma nuque. Ses yeux se détournèrent de mon cou lorsque les feuilles se mirent à craquer et que des bruits de pas au galop se firent entendre. Puis, en une fraction de seconde, le vampire disparut tandis que deux énormes loups surgirent d’entre les arbres de la forêt et se mirent à sa poursuite.