My lover's got humour
She's the giggle at a funeral

Persès poussait son premier cri en ce monde il y a maintenant trente ans de cela ; la veille de la saint Valentin et il faisait un froid de canard. Pour le charrier, son père disait souvent que cette nuit-là, sa mère avait tellement froid qu’elle a simplement eut à éternuer et il était dehors, hurlant à plein poumons pour que l’on vienne vite le remettre au chaud. Quand il était petit, et encore maintenant, il s’était demandé à quel point cette histoire contenait du vrai et du faux. Si ce n’est qu’une fois adolescent, il fallait rajouter à cela sa honte quand ses parents, trop heureux de rencontrer ses amis ou conquêtes, se faisaient un plaisir de raconter cette histoire pour lui faire honte. Son père était militaire, sa mère tenait une petite librairie, alors pendant longtemps, il se retrouvait à ne pas savoir s’il voulait travailler dans le milieu culturel ou suivre les traces de son père. Ce qu’il ne fit que bien plus tard, entre temps, le gamin s’avérait être un enfant comme les autres, qui allait à l’école, faisait des bêtises, dessinait sur les murs dès que ses parents avaient le dos tourné… ah, et il tentait aussi de noyer le chat trois ou quatre fois en le mettant par accident dans la machine à laver. Toujours par accident. Il y avait prescription de toute manière. Depuis, le matou familial était mort en mangeant une souris, qui était elle-même décédée en avant de la mort aux rats.

Durant 18 longues années, son destin fut celui d’un fils unique et ses parents bénissaient les cieux en voyant qu’il ne devenait pas l’un de ces gosses pourris jusqu’à la moelle pour le simple fait que chez lui, il n’avait jamais eu à partager l’amour de ses parents ou ses jouets. Au contraire. Mais voilà… ses parents l’ayant eu à l’aube de leurs vingt ans, un beau jour, il rentrait de l’université pour les vacances afin d’apprendre qu’il allait bientôt avoir un petit frère ou une petite sœur. Ce jour-là, même s’il avait déjà 18 ans, il ouvrait de grands yeux avant de demander s’il avait bien compris la nouvelle. Même aussi grand qu’il puisse être à cet âge, imaginer que ses parents d’environs 40 ans faisaient encore des folies de leurs corps le traumatisait au moins jusqu’à ce qu’il tienne sa sœur dans ses bras quelques mois plus tard.

Knows everybody's disapproval
I should've worshipped her sooner

Vint l’année de ses 23 ans. Diplômé d’un master et son concours d’enseignement en poche, Persès rentrait chez lui où il se fit recevoir par ses parents ravis de sa réussite et sa sœur qui lui sautait dans les bras en piaffant de joie. Mais il voulait rendre son père fier et décidait en priorité de servir dans l’armée quelques années. Sa sœur le détestait pour cela – elle l’affirmait en tout cas – et refusait de lui adresser la parole de l’instant de l’annonce à son départ. Dès qu’il avait une permission, s’il n’était pas trop loin, il rentrait en tout cas et savourait chaque instant avec sa famille… jusqu’à ce qu’il soit un jour contraint de rentrer chez lui. Il y avait eu un accident, ses parents étaient décédés sur le coup et de fait, il se retrouvait seul parent d’une fillette qui ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Pourquoi leurs parents ne rentreraient jamais

Concernant sa nature de sorcier ? Il s’agit d’un don de naissance, qu’il tenait sans doute de sa mère, bien que cette dernière ait été très discrète sur sa pratique. Pour sa part, il était plus adepte de la magie naturelle et espérait guider sa sœur sur la même voie pour qu’elle ne fasse rien de mal par la suite. Une pression qu’il n’était pas certain d’apprécier. De toute façon, ils devaient reprendre leur vie sur de nouvelles bases et pour cela, Persès décidait d’aller s’installer à Fork et commencer une toute nouvelle vie.