Blackstone 2026 | Forêt de Blackstone
ft. Clarence Bastet

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Cette nuit était parfaite pour se recentrer et s’harmoniser avec la nature. J’avais bien l’intention de refaire le plein d’énergie en allant me promener dans cette forêt. Et de nuit, jusqu’à maintenant, je n’y avais jamais croisé âme qui vive.

Lorsque je m’engageai sur le sentier à l’entré du boisé, la nuit était calme, le croissant de lune était bien haut dans le ciel nuageux, mais il n’y avait pas une goutte d’eau à l’horizon. Ce n’est qu’un peu plus loin sur le sentier que les premières gouttes viennent s’écraser tout autour de moi. Le début de cette petite pluie fine est rafraichissant, et j’avais quand même prévue le coup avec mon manteau à capuche.

À un virage du sentier, je décide de m’enfoncer dans les broussailles de cette forêt dense et quitte ainsi le sentier initial. J’ai un bon sens de l’orientation et ça ne m’inquiète pas trop de visiter l’inconnu. Dans cette ville-prison, c’est à croire que tout le monde se couche à l’heure des poules tellement qu’il est rare de croiser quelqu’un tard la nuit. Parfois quelques vampires ici et là, mais encore, la plupart sortent en plein jour lorsqu’il fait nuageux ou pour d’autre avec leurs bijoux de jour.

Plus je m’enfonce dans l’épaisse forêt, plus on dirait que la pluie s’intensifie. Je ne vois pas très loins devant moi, donc je ralentis le pas afin de mieux prévoir ce qui vient devant moi. Dans un moment de maladresse, je trébuche sur ce que je crois être une grosse racine ou une souche, je n’en suis pas trop certaine. Dans ma chute je tente malgré tout de me rattraper à ce qui peu m’entourer, en vain. Je crois réussir à attraper quelque chose mais ma main glisse et je ne peux que remettre mes bras devant moi afin de tenter de minimiser l’impacte de mon corps au sol. Sur le moment je ne sens rien d’autre que mon souffle qui s’est coupé lors de l’atterrissage sur un tas de roches.

Heureusement qu’il faut beaucoup plus qu’un peu de boue pour me gêner. Car là, je suis servis en matière de boue et saleté. Je me relève un peu pour m’asseoir et faire le tour de mes membres engourdi par le froid qui commence à se faire sentir. Mon cœur s’emballe alors que je porte une main à ma tête avant de sentir une douleur vive puis un liquide visqueux coule sur mon front. La pluie se mêle à ce liquide. Je redescends ma main pour confirmer ce que je craignais. Du sang. Pourtant je n’ai pas eu l’impression de m’être cogner la tête… Je soupire et tente de me relever doucement. Je ne dois pas rester là. Si un vampire traine dans le coin, la situation pourrait davantage tourné en mal. Mon mouvement se bloque lorsque j’entend la voix d’un homme. Merde! Il me demande si on m’a déjà dit de ne pas traine la nuit seule dans les bois. C’est ironique mais on dirait presque le début d’un mauvais film d’épouvante. L’homme m’indique ensuite que je devrais partir.

- C’était bien mon intention, merci du conseil. Ai-je soufflé en tentant de me relever à nouveau.

Cette fois, lorsque je suis enfin sur mes deux pieds gauches, je m’appuie légèrement contre un petit arbre avant de plisser les yeux pour observer l’homme au travers ce rideau de pluie, puis de lui lancer d’un ton ironique.

- Et vous vous trainez dehors par un temps pareil?

Je ferme les yeux afin de tenter de chasser la douleur à la tête qui revient à la charge, puis relève la tête avant de regarder autour de moi pour analyser par où je suis arrivée… ah bah, Dav’ ton sens d’orientation vient de te lâcher!

Blackstone 2026 | Forêt de Blackstone
ft. Clarence Bastet

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Je cligne des paupières afin de concentrer mes pensées sur la situation. Quelqu'un de plus dangereux? Plus dangereux que lui? C'est-à-dire que ce jeune homme est dangereux? À vrai dire, j'ignore comment je dois prendre l'information. Dois-je me méfier ou accepter cette main qui m'est tendue? Je sens ma tête comme dans un brouillard, ce qui m'irrite grandement. J'observe à nouveau la main de l'homme puis devant me résigner, je l'agrippe et le laisse me guider à ses côtés. Il connait probablement plus ce recoin de la forêt que moi. Ce que je m'ennuie de la Nouvelle-Orléans, au moins je connaissais les moindres cachettes m'entourant. Ici, c'est pour moi une terre inconnue. On se met quasi-instantanément en route, silencieusement. Silence que je brise rapidement.

- Je suis désolée de vous avoir déranger. Mais je vous remercie de me ramener vers la ville. J'aurais probablement pris la nuit entière à m'y retrouver.

J'hausse les épaules, légèrement malaisé. Mais je n'aime pas les silence malaisant, autant commencé quelque part. Et puis, de ce que j'ai compris, je suis la fautive qui est entré sur le territoire d'autrui. Lorsqu'il a parlé de cette personne plus dangereuse, j'ai cru déceler une pointe d'inquiétude. Pour moi? Je n'en ai pas l'impression. J'étais déjà sur mes pieds après tout. Mais pour cette personne plus dangereuse qui se trouve dans les parages, oui. Il doit donc bien la connaître. Je fronce les sourcils à nouveau tentant de me concentrer à chasser la douleur lasciante qui me fracasse le crâne, comme si je rescentais la douleur de l'impact de ma chute mais en retard.