CaractèreViolente, intolérante (et pas au gluten) et sans pitié, Nayati n'est pas un enfant de chœur. Se salir les mains ne lui fait pas peur, elle les plongerait volontiers dans le sang d'une créature, qui selon elle n'a pas sa place sur Terre. Cynique et pessimiste, elle ne croit pas en un avenir meilleur et le fait bien comprendre. Maussade, lui tirer un sourire est un miracle. Hautaine, parfois condescendante, elle a un petit air de princesse des bas-fonds qu'elle entretient volontairement. Nayati peut à première vue avoir l'air d'une garce imbue d'elle-même, mais la vérité est plus compliquée que ça. Blessée et meurtrie, sa confiance a été trop souvent brisée pour qu'elle se permettre de l'accorder à nouveau. Nayati manque cruellement de confiance en elle en ce qui concerne les relations sociales, et préfère rejeter plutôt que de s'attacher à une personne qui partira aussitôt, la laissant en miettes.

Excellente combattante, fruit d'un travail acharné, elle peut lutter contre à peu près toutes les menaces. Pas infaillible cependant, si elle excelle dans les tirs à distance, dès que sa proie s'approche un peu trop, la donne est inversée. Elle a beaucoup plus de mal avec le corps à corps, même si elle y excelle également, elle s'en sortira avec beaucoup plus de blessures qu'avec un tir à distance. Traumatisée, elle garde un très mauvais souvenir des loups-garous, et prend la fuite dès que l'un d'eux s'approche trop d'elle. Heureusement pour elle, elle vise suffisamment bien pour les immobiliser le temps de les achever. Déterminée et bourreau de travail, elle peut rester sur un mouvement des heures, jusqu'à ce qu'elle le maîtrise les yeux fermés.

Chapitre 1 : All my life, I have been folded up, holding back.

Petite fille timide lève un regard admiratif sur une jeune femme, vêtue d'un kimono de karaté. La jeune femme commence des enchaînements fluides et souples, et la fillette tente de les reproduire, en vain. Elle perd l'équilibre, tombe. Les larmes lui montent aux yeux, mais un éclat de rire lui fait relever la tête. La jeune femme s'est accroupie en face d'elle et lui tend la main :

Debout, Dezba. Je vais t'aider.

Un grand sourire illumine le visage de la fillette qui se lève avec souplesse. La jeune femme sourit, et commence à détailler les positions qu'elle faisait plus tôt. La concentration est lisible sur le visage de Dezba, mais malgré son implication, elle perd à nouveau l'équilibre et chute lourdement sur le tatami.

J'y arriverai pas Eyota. J'y arrive pas.

La petite fond en larmes, découragée. Sa grande sœur est la meilleure karatéka du petit club de Miami. Gagnante de la grande majorité des compétitions auxquelles elle a participé, elle commence à se faire un nom dans le monde sportif. Les médias disent qu'elle était destinée à faire de grande choses, rapport à son prénom. En effet, Eyota, en Sioux, signifie "la meilleure". Dezba, à côté, n'a aucune chance. Malgré tout son travail, la plus jeune ne parvient pas à s'améliorer.

Eyota s'accroupit à nouveau devant sa sœur et la prend dans ses bras, séchant ses larmes d'un geste doux.

Dezba ... Ne te décourage pas, petite soeur. Tu sais, moi aussi j'ai eu du mal au début. Trouver son équilibre et le conserver n'est pas chose aisée. Mais tu vas y arriver. Je crois en toi.

La vie de la fillette se résume à ça. Dans l'ombre de sa grande sœur, si parfaite, elle ne parvient pas à trouver sa voie. Elle ne parvient pas à trouver un domaine dans lequel elle est meilleure qu'Eyota. Et quand elle adorerait détester la plus grande, elle en est incapable. Parce qu'en plus d'être parfaite, Eyota est gentille, attentionnée, douce.

Dezba se relève doucement, la détermination brille dans ses yeux.

Remontre-moi, lance-t-elle à sa sœur. Cette dernière sourit, et s’exécute.  

Essai après essai, chute après chute, la fillette s'entraîne, des heures, des jours. Jusqu'à ce qu'elle y arrive. Enfin. Le sourire fier d'Eyota est la plus belle récompense aux yeux de la petite.

Les parents des deux jeunes filles, eux, en revanche, ne sont pas fiers. Durs avec leur dernière, ils ne lui laissent rien passer. Leurs encouragements ? "Ta sœur a réussi en deux semaines là où tu as mis un mois. Tu peux mieux faire. Applique toi un peu." La frustration fait son chemin dans le cœur de la fillette. La haine qu'elle ne parvient pas à éprouver envers sa grande sœur, elle l'éprouve pour ses parents puissance 1 000. Ses parents qui ne l'encouragent jamais mais la noient sous les reproches. Ses parents qui ne parlent que de l'aînée, et qui admettent à mi-voix que la cadette n'est pas aussi douée. Ses parents qui poussent, toujours plus, vers la perfection.

En grandissant, la fillette devint aigrie, renfermée sur elle-même, au grand désespoir de l'aînée. Dix ans les séparent en âge, mais Eyota veille sur sa sœur comme une mère sur sa fille. Dezba, elle, tente de faire de son mieux, mais ses notes chutent, elle répond à la provocation de ses camarades, en envoie quelques uns à l'hôpital, commence à avoir de mauvaises fréquentations. La colère de ses parents devient de plus en plus vive, et la colère de la jeune femme flambe également. Jusqu'au point de non-retour.

Chapitre 2 : From the flame, I emerge, with the strengh I have earned.

Dezba s'entraîne. Elle a commencé la boxe, seul sport que sa sœur n'a jamais voulu tenter, continue le Krav-Maga, le karaté et le ju-jitsu. Elle a atteint un excellent niveau, mais ce n'est jamais assez. Ambitieuse, la demoiselle veut toujours être meilleure. Meilleure que sa sœur, que tous les êtres humains sur Terre. Elle veut leur montrer qu'elle peut être excellente elle aussi. Malheureusement, malgré son travail acharné, elle ne parvient jamais au niveau de sa sœur. Et ses parents le lui font bien comprendre.

Petit à petit, Dezba s'éloigne d'Eyota, et commence à prendre les mauvaises décisions. Elle traîne avec les mauvaises personnes, qui lui font faire les mauvais choix. Elle est impliquée dans des magouilles plus ou moins légales, et finit par se faire prendre. Flagrant délit de vol. Un an de centre de détention pour mineurs. Une jolie phrase pour dire prison. Ses parents refusent de payer la caution qui aurait pu la faire libérer, et ne se présentent même pas au procès. Seule Eyota est là. Mais Dezba refuse de la regarder.

L'année au centre de détention n'a pas l'effet escompté. Dezba y devient plus radicale encore. Elle y découvre ses "pouvoirs" de régénération. Elle prend un coup dans les côtes, qui se brisent. Et se réparent. En une semaine, ses côtes ne la font plus souffrir. Elle trouve ça étrange, Dezba, mais voit ça comme un signe. Elle est destinée à se battre. C'est au centre de détention qu'elle entend parler pour la première fois des vampires et des loups-garous, aussi. Au début, comme les autres, elle n'y croit pas. Ce sont des personnages de dessins animés, ou de films d'horreur, pas de la réalité. Ici, les monstres ont visage humain.

Mais elle garde cette information dans un coin de sa tête, sans vraiment en avoir conscience. Quand elle sort de prison, elle a 17 ans, et elle ne veut pas retourner chez ses parents. Alors elle sonne chez sa sœur. Eyota est là, elle sourit, elle accueille Dezba avec des larmes de joie. La jeune délinquante se rend compte, alors, que sa sœur a toujours été sa meilleure amie, son alliée infaillible, celle qui prend son parti quoi qu'il arrive. La relation des deux sœurs devient encore plus fusionnelle. Jusqu'à ce que tout parte en fumée.

La demoiselle reprend le lycée, elle parvient à obtenir son diplôme de justesse, et commence à bosser. Elle enchaîne les petits boulots, tantôt livreuse, tantôt plongeuse dans un restaurant minable du quartier. Puis elle se fait embaucher dans un bar comme barmaid. A son arrivée, elle est prise en charge par un jeune homme, plutôt séduisant, mais qui la met mal à l'aise. Pas par son comportement, au contraire, mais ... Un sixième sens, disons, qui met la jeune femme en garde contre son nouvel ami.

Malgré tout, elle reste. Elle finit par se lier d'amitié avec le jeune homme. Achille est un grand blond, au maintien impeccable, à la peau étrangement pâle. Dezba découvre, en essayant de l'inviter à boire un verre en pleine journée, qu'il est atteint d'une maladie : il est allergique au soleil. Pas le genre qui te faire éternuer, non, le genre qui te brûle au 3e degré. Un enfant de la Lune, Dezba en a entendu parler, par sa sœur qui est devenue médecin et qui est fascinée par les maladies incurables.

Ce nom est ironique quand on sait ce qu'il était réellement.

Mais Dezba ne savait pas, pas encore. A ce moment dans l'histoire, elle pensait simplement qu'il était malade. Alors elle l'invite de nuit à boire un verre chez elle. Le jeune homme s'entend à merveille avec Eyota, qui finit par aller se coucher en les laissant seuls dans le grand salon. Petit à petit, l'alcool aidant, ils se rapprochent. Dezba finit par poser ses lèvres sur celles du blond, et, si elle est surprise par la froideur de sa peau, elle écarte vite toutes ses pensées.

Le lendemain, ils se retrouvent au bar où ils travaillent, il n'y a pas de gêne entre eux, au contraire. Ils sont complices, proches. Dezba travaille le sourire aux lèvres, ce qui est assez rare pour être remarqué.

Pour la première fois de sa vie, la jeune femme se sent à sa place. Elle n'imaginait pas avoir tort à ce point.

Chapitre 3 : I belong to the night, but I've learned to survive. I know I gotta fight the feeling inside.

Un soir, alors qu'ils retraient tous les deux à l'appartement d'Eyota, Achille se tend soudainement. Intriguée, la jeune femme l'observe, sans comprendre. Jusqu'à ce que son sixième sens s'active. Quelque chose ne va pas. Elle entend un cri dans une ruelle. Alarmée, elle s'élance en direction du cri, sans prendre garde à Achille qui lui hurle de ne pas y aller.

Arrivée à l'entrée de la ruelle, Dezba s’arrête net. Deux hommes sont penchés au dessus d'une jeune femme qui hurle de peur. Croyant à un viol, chose malheureusement fréquente à Miami, elle s'avance en criant aux hommes qu'elle est armée. Elle sort son téléphone et s'apprête à appeler la police, mais l'un des hommes relève la tête et elle lâche son portable.

Éclairé par la lueur fantomatique de la lune, le visage de l'homme semble sorti tout droit d'un film d'horreur. Les yeux injectés de sang, les veines autour des yeux rouges, il paraît avoir pris de la drogue. Mais le sixième sens de la jeune femme s'est activé, et sa mémoire lui rappelle soudainement les histoires de vampires entendues au centre de détention. Vampire.

Elle a du mal à y croire, Dezba, mais le deuxième homme lève la tête, et là elle n'a plus de doute. Les vampires existent. La bouche et le menton couverts de sang, le sang de la jeune femme étendue au sol, le deuxième homme se relève doucement, dans la même posture que la panthère en pleine chasse de l'émission animalière que Dezba a vu la veille.

La peur lui noue le ventre, mais ses réflexes prennent le dessus quand le vampire attaque. Elle se laisse rouler au sol, évite les crocs du premier vampire, mais se retrouve piégée entre les deux. Elle est perdue, elle le sait.

Mais un nouvel arrivant change la donne. Achille débarque à une vitesse folle, envoie son poing dans la figure du vampire le plus proche de lui, qui vole et s'écrase avec violence dans le mur. La jeune femme n'a le temps de voir qu'un éclair blond, avant que le deuxième vampire se retrouve à terre. Puis elle se sent enlevée, et s'accroche malgré elle au cou du jeune homme qui fuit.

Quelques minutes plus tard, il la dépose devant chez elle. Dezba ne comprend pas. Ils étaient à plus d'une demi-heure de marche de son appartement, demi-heure qu'il a parcourue en ... Cinq minutes. Les connections finissent par se faire dans son esprit, et elle recule. Un pas. Mais c'est suffisant.

La douleur illumine les yeux d'Achille, qui lui annonce qu'elle doit déménager. Eyota, son mari et sa fille, et elle. Ils doivent partir, ou les vampires la retrouveront. Et la tueront. Ainsi que tous ceux qu'elle aime.

Dezba a du mal à expliquer ça à sa sœur le lendemain. Elle a essayé toute la nuit de trouver une excuse valable, en vain. Elle s'est donc résolue à raconter la vérité à Eyota, quitte à ce qu'elle la prenne pour une folle. Mais l'aînée se montre curieusement compréhensive. Elle finit par révéler qu'elle a toujours été au courant de l’existence du surnaturel, qu'elle avait été formée au combat dans le but de devenir une guerrière, une Chasseuse. Chasseuse de vampires. Mais elle n'était pas une guerrière dans l'âme et avait renoncé à cette mission pour vivre une vie normale.

Mis à part le choc que lui a causé cette révélation, Dezba s'en est donc plutôt bien tirée. La famille a fui, direction le Texas. Ils ont élu domicile dans une petite ferme. Dezba a recommencé à travailler dans un petit bar, Eyota est devenue médecin de campagne et son mari éleveur. La petite fille d'Eyota, Lila, était une petite boule d'amour et de joie. Dezba était complètement sous le charme de la petite, et s'occupait volontiers d'elle quand ses parents sortaient. Les deux sœurs ont recommencé à s'entraîner pour lutter contre les vampires, au cas où. Elles sont devenues redoutables.

Et puis, un soir, un an plus tard, quand elle est rentrée chez elle après une longue soirée de travail, son sixième sens s'est manifesté. Sur ses gardes, elle a pris le petit pieu en bois qu'elle gardait toujours sur elle depuis l'incident à Miami, et a avancé silencieusement vers l'entrée secondaire de la ferme.

Les lumières étaient éclairées, le feu brûlait joyeusement dans la cheminée, les rires de la petite Lila résonnaient. Rien de suspect, donc. Dezba s'est détendue, et est rentrée chez elle en rangeant le pieu, passant outre son sentiment de malaise.

Grave erreur.

Les vampires ont déboulé dans la cuisine sans qu'elle ne puisse rien faire. Le temps qu'elle réagisse, malgré ses excellents réflexes, le rire le Lila s'était arrêté net. On ne peut pas rire quand on n'a plus de tête.

Le hurlement d'Eyota a résonné dans la nuit, et l'aînée s'est élancée vers les vampires, le regard brouillé par les larmes, la douleur et la rage. Son mari est mort avant d'avoir compris la situation, égorgé par le deuxième vampire. A elles deux, Dezba pensait qu'elles auraient une chance. Elles étaient entraînées, parfaitement synchronisées. Elles étaient dangereuses.

Mais elles n'avaient pas prévu qu'ils seraient plus de deux. Un troisième vampire est entré par la porte principale. Un troisième vampire grand et blond. Un vampire que Dezba connaissait très bien.

Achille n'avait plus les iris dorés qu'elle lui avaient connus. Ses yeux étaient devenus rouges.

Le combat était inégal. Perdu d'avance.

Puis un nouveau chiffre s'est incrusté dans l'équation. Des loups.

Dezba n'a vu qu'un éclair de fourrure, un éclat couleur acier, avant que le premier vampire ne s'effondre, mort. Le deuxième connut le même sort, et Achille s'enfuit avant que le loup ne se tourne vers lui. Dezba, encore sonnée, ne comprenait pas tout à fait ce qu'il venait de se passer.

Eyota s'est effondrée sur le corps sans tête de sa fille, attirant le regard fou du loup. La cadette aurait voulu réagir, mais elle ne pouvait pas. En état de choc, elle ne put que regarder le loup-garou s'en prendre à sa sœur aînée, la lacérer violemment avant de se tourner vers elle. Le corps sans vie d'Eyota s'effondra sur celui de sa fille.

Elle n'a eu le temps que de se retourner avant que le loup n’abatte ses griffes sur elle. La douleur a fusé, lancinante, insupportable. Quatre profondes entailles dans son dos, s'étendant de son omoplate droite au bas de son dos.

Dezba ignore ce qui l'a sauvée. Quand elle a rouvert les yeux, elle était convaincue qu'elle était morte. Puis elle a inspiré, a sentit la fumée et les cendres entrer dans ses poumons, a toussé. La douleur dans son dos s'est réveillée.

La jeune femme est restée des heures allongée au sol, incapable de faire le moindre mouvement, laissant seulement les larmes rouler sur ses joues.

La mort ne voulait pas d'elle.

Ce jour-là, Dezba pris une décision. Sa vie serait désormais dédiée à l’annihilation entière et totale de toutes les créatures surnaturelles présentes sur Terre. Innocentes ou pas, elle s'en moquait. Sa nièce était innocente, et elle était morte.

La détermination avait remplacé la douleur dans les yeux de Dezba.

Chapitre 4 : I am invincible, I am invincible, unkillable. I am invincible, I am invincible, you ain't see nothing yet.

Dezba est partie du Texas aussitôt remise. Ses plaies se sont refermées, mais quatre longues cicatrices ornent à présent son dos. Elle les aime, ces cicatrices, Dezba. Elle les aime, parce qu'elles lui rappellent constamment sa mission.

Petit à petit, elle tue. Des vampires, des sorcières ou des hybrides, elle ne fait pas de distinctions. Gentils, méchants, peu lui importe. Jeune, vieux, elle les tue de toute manière, sans un remords. Elle a finit par se faire un nom, dans le monde de l'ombre. Tueuse à gages pour vivre, elle garde son prénom pour ses contacts, mais change légalement. Dezba est devenue Nayati, "La Guerrière", aux yeux de la loi. Elle fait honneur à son nom de famille, aussi. Askaywen, "Celle qui est le danger".

Mais un blocage l'empêche d'être la Chasseuse qu'elle aspire à devenir. Un blocage qu'elle a découvert sur le terrain. Nayati a peur. Peur panique, peur paralysante. Peur des loups-garous.

Elle s'apprêtait à réaliser un contrat, perchée sur un toit, son fusil dans la main, l’œil collé au viseur. Un tir, elle touche, elle descend du toit et s'approche du loup immobilisé. Mais il bouge encore, a suffisamment d’énergie pour se relever et mettre en position de combat. Alors qu'elle aurait pu facilement l'achever, Nayati reste paralysée. Ses muscles ne répondent pas, et le loup s'enfuit.

Elle se hait, Nayati, de ne pas être capable de faire face à une bête sauvage. Elle se hait de ne pas être capable de venger sa sœur. Quand elle regarde les trois petits tatouages sur son poignet, la petite chouette qui représente Eyota la regarde avec des yeux emplis de reproches. Le chaton Lila, lui, tape dans sa pelote de laine d'une patte triste. Le tigre représentant le mari d'Eyota, lui, rugit de colère et de déception. Ils hantent ses cauchemars, ces animaux, et l'inondent de reproches avec les voix de ces êtres qu'elle a tant aimés.

Alors elle essaye de se reprendre. Puisqu'elle ne parvient pas à tuer les loups quand ils sont proches d'elle, la Chasseuse les tuera à distance. Devenue excellente tireuse pendant son entraînement, la demoiselle se perfectionne encore. Elle s'équipe des meilleures armes possible. Elle a de l'argent, grâce à ses contrats de tueuse, alors payer n'est pas un problème pour elle. Elle a des relations, dans le monde de l'ombre, qui lui fournissent les armes à feu les plus performantes du moment, les munitions qui vont avec.

Elle est prête.

Chapitre 5 : When the dark comes for me, I won't run, I will scream. I'm stronger that I used to be.

A force de discuter avec des gens qui ont connaissance de ce monde surnaturel, elle finit par comprendre que les vampires ont une hiérarchie. Les Originels sont les premiers, et s'ils meurent, tous ceux qu'ils ont créé  meurent avec eux. Nayati a un nouvel objectif : éliminer les Originels pour éliminer la race entière.

Mais avant que Nayati puisse s'attaquer aux vampires Originels, ou même découvrir qui ils étaient, elle s'endormit et se retrouva, huit ans plus tard, bloquée à Blackstone City avec les créatures de ses pires cauchemars. Elle avait toujours 24 ans dans son esprit, mais 34 en réalité. Heureusement pour elle, son corps ne vieillissait pas aussi vite que celui des humains normaux.

Durant les deux ans qu'elle a passés bloquée, elle a fait profil bas. Nayati n'a tué aucune créature, malgré son envie. Elle s'est contentée d'agir comme une humaine normale, travaillant comme barmaid, tout en observant. Elle a réussi, au bout de deux ans, à découvrir l'identité d'un des vampires Originels : Elijah. Faire le lien n'a pas été très difficile, et elle a comprit que Klaus et Rebekah étaient les deux autres.

Quand la ville a été libérée, elle avait donc ses nouvelles proies.

Et puis, est arrivé un événement qu'elle n'aurait jamais cru possible : les humains ont pris conscience de l'existence des créatures surnaturelles. Cette révélation l'a à la fois arrangée et dérangée. Certains humains, mû par la peur, étaient prêts à tout - y compris à payer - pour se débarrasser de ces êtres contre nature. Nayati a vu sa liste de contrats s'allonger à vue d’œil. D'autres mortels, en revanche, étaient fascinés par les vampires, loups, sorcières et autres hybrides, et souhaitaient les protéger. Imbéciles.

La jeune femme observait d'un œil mauvais ces gens prêts à se damner pour attirer l'attention de ces créatures de l'enfer.

Mais grâce à elle, ils seraient débarrassés, bientôt, de la menace vampire. Il suffisait qu'elle parvienne à tuer ces trois vampires ... Elle savait que ça ne serait pas simple. Elle le savait, mais elle était prête à tout.