Malgré les paroles réconfortantes et agréables de la belle Kara, je restais figé depuis qu'elle avait dit vouloir rester ici. Tout d'abord elle avait dit vouloir le faire pour moi et honnêtement l'idée qu'elle puisse rester ici, dans ce conflit, même si elle n'en avait pas connaissance me terrifiait. Qu'elle me dise qu'elle ne le faisait pas que pour moi aurais du me rassurer, me dire que son sort ne me concernait pas en fin de compte, mais ce n'était pas le cas et je ne le supportais pas. Sans que je ne le comprenne ou même que je ne le sache, je m'attachais à elle et son sort était important à mes yeux, bien plus qu'il ne le devrait et cela me terrifias en plus du reste. Alors qu'elle m'embrassait et me caressait avec empressement et tendresse à la fois, je ne pouvais que m'en détacher. Mes mains viennent attraper ses épaules pour la faire reculer. une fois ceci fait, je peux me redresser et m'éloigner d'elle. Ce n'est pas elle qui me fait peur, mais ce qu'elle représente à cette instant pour moi et pour les autres si elle reste.

- Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas rester. Tu viens d'arriver, tu ne connais rien et personne. Tu te trompes sur cette ville, il n'y a rien d'aussi beau que ça. Ca ne vaut pas le coup!

Bon pas sûre que mes objections fassent mouche, mais j'aurais essayer. Lui faire peur ? Oui c'est le but, suffisamment en tout cas pour qu'elle ne pose pas d'avantage de question. Quitte à ce qu'elle me prenne pour une folle, qu'elle me déteste si elle le veut. J'aime cette ville plus que tout et la majorité de ses habitants, mais je ne souhaite cette vie à personne. Elle n'est qu'humaine certes et la majorité des humains vivent dans l'ignorance, mais certains d'entre eux meurent tous les jours pour les vampyres et ça c'est hors de question. pourquoi autant d'attachements ? Je n'en sais rien et cette idée me file un sacré mal de crâne, mais je ne m'arrêterais pas là, je ne dois pas flanché malgré ses yeux qui ne cessent de me regarder.

Je me sentais mal rien qu'à lui dire ça, rien qu'à l'idée de la repousser et pourtant au plus profond de moi j'étais persuadée que je devais le faire. J'étais étonnamment attiré par cette femme et ce n'est pas cette idée qui me révulsait, non simplement l'idée qu'elle aussi s'attache à moi et souhaite rester, que les vampyres la chope et lui fassent je ne sais quoi pour me tenir. Ils avaient certes tous pouvoirs actuellement sur nous sorcières, mais je ne voulais pas qu'il puisse lui faire du mal afin de m'atteindre, j'avais déjà Lola pour ça. J'en serais malade si Marcel et ses sbires s'en prenaient à Kara.

Elle prend cela très mal et décide de partir. Elle pense que je la repousse parce qu'elle est une femme. Elle était prête à se donner à moi et je la rejette ... je ne suis qu'un monstre, n'est-ce pas ? Oui probablement, mais mieux vaut maintenant, non ?
Je ne sais pas comment je devrais réagir, si j'ai bien fait, mais tout mon corps, mon âme m'ont crié de le faire. Ai-je fait plus de mal que de bien ? La mort serait pire encore, non ? Je n'ose rien lui répondre, j'ai les larmes aux yeux d'agir ainsi.

Il pleut à plein temps dehors lorsqu'elle disparaît. Je voudrais la retenir, lui expliquer pourquoi j'ai réagit ainsi et lui dire que je souhaite qu'elle reste avec moi, mais je ne peux pas, je ne dois pas. Je finis par me diriger vers la porte, pour fermer à clef, cela m'évitera de lui courir après. Je m'appuie dessus, ferme les yeux et attends.

Ce n'est que deux heures après que Lola rentre et trouve le papier sur la porte. Je lui arrache des mains, avant de le mettre dans ma poche.
Je le garde dans mes affaires durant des semaines, sans jamais oser l'appeler, ni même le jeter. Il est bien là. Il me rappelle que la belle Kara a véritablement existé, que ce n'était pas qu'un rêve, une illusion.